La Chair du monde

• La démarche de recherche :

 

Au travers de notre recherche qui se base sur l'alternance veille - sommeil et s'appuie sur la pratique de la sophrologie et de la composition instantanée, nous évoluons dans un espace où l'étonnement est saisi, formation d'un monde ; une possibilité d'accéder à d'autres strates de l'être, différentes formes de conscience. 

Si nous parlons de profondeur - couches plus souterraines parce que vécues dans un autre niveau de conscience - nous ne voulons pas exclure la transparence ni la simplicité.

Être acteur de cette pièce signifie parler depuis loin, tout proche.

C'est la proposition d'un lieu où l'être au monde, dans ce qu'il a de plus insaisissable et  évident cherche une forme pour se dire. Une des formes possibles. Qui pourrait être perçue par d'autres, résonner peut-être en d'autres corps. 

Depuis le début du temps de recherche chacun de nous poursuit ce but, pour lui-même et en lien avec les autres acteurs du projet. Il ne s'agit pas seulement du déploiement d’individualités mais avant tout du déploiement d'un lieu qui abriterait ces présences en mouvement. 

Celui-ci se veut être assez large pour permettre aux spectateurs d'y habiter aussi, le temps de l'expérience. 

 

Si en tant qu'interprètes nous y sommes avant tout des acteurs, nous restons contemplateur du processus en marche. Nous invitons le public sans qu'il ait à quitter son rôle de spectateur à exercer une attention participative, active ; nous cherchons moins à annuler les rôles acteur/spectateur qu'à les enrichir par des frontières plus poreuses. Comme le dit Merleau-Ponty, “voir c'est avoir à distance”, c'est atteindre, et peut-être déjà expérimenter.

 

Nous voyons dans l'alternance veille-sommeil comme un voile qui laisserait apparaître d'autres aspects du vivant. Nous sommes avant tout attentifs à l'énergie qui sous-tend le mouvement de l'être. 

Dans la continuité de la sophrologie qui permet de percevoir cette énergie, la pièce de “La Chair du monde” propose de donner une forme à cette saisie par le biais du mouvement, de nos techniques et de la mise en scène.

“La Chair du monde” est une réponse, ou plutôt, l'acte de répondre. Sa nécessité.

Avec en son coeur la question, une surprise renouvelée.